Convention des entreprises pour le climat : embarquer les dirigeants

La Convention des entreprises pour le climat (CEC) propose des parcours de prise de conscience et de transformation des dirigeants d’entreprise en matière de transition écologique.

Lancée en 2020 par Éric Duverger, la Convention des entreprises pour le climat (CEC) est une association qui organise des parcours destinés aux décideurs économiques pour les mettre en action vers la transition socioécologique. Inspirée de la convention citoyenne pour le climat, la CEC rassemble lors de chaque parcours entre 80 et 150 participants pour six sessions de deux jours étalées sur 10 mois. « Là où les citoyens devaient produire des propositions politiques, les décideurs sont invités à élaborer des plans de transformation de leur entreprise, appelés feuilles de route, explique Éric Duverger. Nous affichons un très haut niveau d’ambition puisque nous visons la bascule de l’économie extractive vers l’économie régénérative. »

Les parcours proposés par la CEC peuvent être territoriaux ou thématiques. Par exemple, parmi ceux ouverts à candidatures actuellement, on trouve les parcours Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Massif Central, Nouvelle-Aquitaine, Ouest, Océan ou encore Agri&Agro. Jérôme Teste, dirigeant de Velkia, une entreprise du bâtiment spécialisée dans les solutions électriques, a participé au dernier parcours Massif Central. « Je suis très impliqué dans les mouvements patronaux mais, avant de rejoindre la CEC, je n’avais pas trouvé de cadre de réflexion sur l’implication des entreprises dans la transition, relate-t-il. C’était très riche de côtoyer des personnes issues du même territoire et de secteurs différents, notamment du monde forestier et du monde agricole. »

Convention des entreprises pour le climat : agir ensemble

Pour rompre l’isolement des dirigeants, la Convention des entreprises pour le climat encourage deux personnes d’une même entreprise, généralement le dirigeant et un collaborateur clé pour la transition, à participer aux parcours. « J’y suis allé avec l’un de mes bras droits et ça a été très important dans la mise en œuvre de la feuille de route. Cette personne n’était pas très convaincue au départ et, maintenant, c’est elle qui est motrice de la transformation », témoigne Jérôme Teste.

 

La feuille de route de son entreprise comprend trois grands axes : sensibiliser en interne et en externe sur les thématiques de la transition, réfléchir aux approvisionnements avec la réalisation d’un bilan carbone allant jusqu’au scope 3 et devenir une référence en matière de réemploi. « Dans mon secteur, le réemploi a tendance à être un gros mot, en raison de potentiels risques. Nous arrivons à embarquer nos clients, mais nous devons encore convaincre l’écosystème », souligne Jérôme Teste.

Convention des entreprises pour le climat : quelque 1 000 entreprises embarquées

Depuis 2020, plus d’un millier d’entreprises sont passées par les parcours de la CEC. L’objectif de l’association est de créer un effet d’entraînement systémique. Cette organisation couvre 30 % de son budget grâce à des soutiens financiers publics et de mécènes et 70 % grâce aux contributions des entreprises participantes.

L’adhésion à la CEC varie entre 2 000 et 4 000 euros selon la taille de l’entreprise, et chaque participation individuelle à un parcours représente un coût de 7 000 euros. Les entreprises peuvent toutefois ajuster leur contribution en fonction de leurs capacités, selon le principe du don. « Certaines donnent plus, ce qui permet de financer les parcours pour des entreprises qui ne peuvent pas payer autant, explique Éric Duverger. Le coût ne doit pas être une barrière à l’entrée. »